Étude des pratiques d’injection intraveineuse et autres détournements du méthylphénidate (région PACA-Corse)

Publié le 11 janvier 2012

Frauger et al., Le Courrier des Addictions, 2011

  • Auteurs : E. Frauger, M. Spadari, S. Djezzar, L. Charrier, T. Malardé, X. Thirion, J.-C. Catusse, J. Micallef
  • Résumé : Le méthylphénidate (Ritaline®, Concerta®, Quasym®) est un médicament commercialisé dans le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez l’enfant de plus de 6 ans ; et la narcolepsie (pour Ritaline® 10 mg) avec ou sans cataplexie, en cas d’inefficacité du modafinil chez l’adulte et chez l’enfant de plus de 6 ans. Dans le cadre de ses missions, le réseau des CEIP-addictovigilance a recueilli des signalements de détournement d’usage de méthylphénidate, dont certains en région PACA. Dans ce contexte, le centre d’addictovigilance de Marseille a mis en place, fin 2010, une étude sur la région avec l’objectif de confirmer l’existence et l’importance de ces pratiques de mésusage du méthylphénidate (en nombre et répartition géographique), et de mieux décrire les modalités de consommation des sujets, les effets recherchés et les conséquences sanitaires liées à cette consommation. Cette étude présente 2 volets : un volet sanitaire comprenant des informations en provenance des professionnels de santé et acteurs de terrain (42 questionnaires adressés à des pharmaciens d’officine ont été analysés et 36 entretiens semi-directifs ont été effectués avec des responsables de structures spécialisées [CSAPA et CAARUD]) et un volet patient destiné à recueillir des informations directement auprès des usagers de ce produit (64 questionnaires ont été analysés). Il ressort de cette étude que l’estimation du nombre précis de cas concernés dans la région est loin d’être marginal et ce signal semble localisé essentiellement au niveau des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes. Les sujets concernés sont généralement consommateurs de stimulants, d’anciens injecteurs, sujets précaires et ont des antécédents de TDAH. Les modalités de consommation sont souvent par voie intraveineuse et peuvent être, dans certains cas, à des quantités importantes avec plusieurs prises par jour. Cette consommation expose le patient à des risques sanitaires et a des conséquences sur son état psychologique. De plus, il semble que les conditions de prescription et de délivrance ne soient pas toujours respectées. Cette étude a permis de confirmer ce signal. En raison d’un usage détourné croissant de ce médicament, il est important d’en informer les professionnels de santé et d’en rappeler les conditions de prescription et de délivrance.
  • Référence : Le Courrier des Addictions, Vol.13, n°4 (Oct. –nov. –déc. 2011), pp. 15-20
  • Liens : Texte intégral sur addictovigilance.fr + (accès restreint aux seuls Centres d’Addictovigilance)
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