10 ans de détournement d’usage du Néocodion® entre 1992 et 2002

Publié le 9 février 2004

Armand et al., Thérapie, 2004

  • Auteurs : C. Armand, X. Thirion, C. Saillard, M. Lapeyre-Mestre et H. Lambert
  • Résumé : Le Néocodion® (camphosulfonate de codéine) est connu pour être détourné à des fins de substitution « sauvage » par les usagers d’héroïne. Cependant, depuis l’arrivée des traitements de substitution et notamment de la buprénorphine haut dosage en France (Subutex®) [1996], l’usage de ce médicament semble s’être modifié. Dans ce travail nous avons étudié l’évolution de l’usage du Néododion® entre 1992 et 2002. Des enquêtes officinales régulières (1992, 1997 et 2002) ont été menées auprès de réseaux de pharmaciens et les données concernant le Néocodion® ont été extraites du programme OPPIDUM (Observation des Produits Psychotropes Illicites ou Détournés de leur Utilisation Médicamenteuse). Les résultats obtenus montrent une diminution de la consommation du Néocodion®. Il représentait 8 % des produits consommés par les sujets interrogés en 1992 contre 0,4 % en 2002. Parallèlement, le nombre de demandes par pharmacie et par semaine diminue nettement : 9,9 en 1992 contre 2,1 en 2002. Le profil des consommateurs et les modalités de consommation de ce produit ont également changé. En 10 ans, l’âge moyen est passé de 30,4 ans à 33,7 ans et une amélioration des conditions socio-économiques des usagers a été constatée. L’usage du Néocodion® s’inscrit maintenant dans un cadre de polyconsommation (64,5 % en 1992 contre 86,2 % en 2002) dans un but de recherche de sensations plutôt que de substitution. Malgré la diminution de la consommation du Néocodion®, les modifications de l’usage de ce produit justifient le maintien de sa surveillance.
  • Référence : Thérapie 2004 Sep-Oct; 59 (5): 547-55
  • Liens :
    • Résumé sur PubMed
    • Texte intégral sur addictovigilance.fr + (accès restreint aux seuls Centres d’Addictovigilance)
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