Caractéristiques des sujets sous traitement de substitution vus en médecine générale d’après l’enquête nationale OPEMA 2013

Publié le 14 avril 2017

Gentile et al., Thérapie, 2016

  • Titre traduit : Characteristics of subjects under opiate maintenance treatment in primary care using the OPEMA data 2013
  • Auteurs : Gentile G, Frauger E, Giocanti A, Pauly V, Orleans V, Amaslidou D, Thirion X, Micallef J; Réseau national des centres d’addictovigilance.
  • Résumé : Introduction : La prise en charge des patients dépendants aux opiacés en France est réalisée par les centres spécialisés dans la prise en charge des addictions et les médecins généralistes. L’objectif de l’étude est de décrire les caractéristiques des sujets sous médicaments de substitution aux opiacés vus en médecine générale.
    Méthode : Les données de l’enquête « observation des pharmacodépendances en médecine ambulatoire » (OPEMA) de 2013 ont été analysées à partir de la population consommant de la buprénorphine haut dosage (BHD) ou de la méthadone prescrites ou obtenues illégalement.
    Résultats : L’étude a concerné 862 consommateurs de médicaments de substitution aux opiacés dont 433 de BHD et 429 de méthadone. Les deux populations sont constituées majoritairement d’hommes (plus de 70 %), l’âge moyen est de 39 ± 9 ans pour les consommateurs de BHD et de 36 ± 8 ans pour les consommateurs de méthadone. Dans les deux populations, 55 % des sujets ont une activité rémunérée et plus de 30 % signalent des prestations sociales. Dans les deux populations, plus de 50 % des sujets présentent des troubles anxieux et dépressifs, plus de 25 % présentent des troubles somatiques associés dont les pathologies digestives, respiratoires, les douleurs qui sont les plus fréquentes. Pour les modalités de consommation de ces médicaments de substitution aux opiacés (MSO), prés de 99 % des sujets utilisent la voie orale, avec pour presque 100 % d’entre eux une consommation quotidienne et 20 % environ consomment de l’alcool concomitamment à leur MSO. Pour les consommations associées, 24 % des consommateurs de BHD consomment également des benzodiazépines versus 18 % des consommateurs de méthadone (p = 0,06) ; 21 % des consommateurs de BHD consomment des substances psychoactives illicites (en particulier le cannabis) versus 33 % des consommateurs de méthadone (p < 0,0001). Héroïne et cocaïne sont aussi consommées. Conclusion : La population consommant des MSO est précaire et présente une vulnérabilité somatique et psychiatrique. Des formes de mésusage et des consommations associées d’autres substances psychoactives et drogues illicites sont observées. Malgré la complexité de prise en charge de ces sujets, les médecins généralistes ont un rôle majeur à jouer.
  • Référence : http://doi.org/10.1016/j.therap.2016.02.001.
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