Usage de psychostimulants dans un contexte sexuel : analyse des cas rapportés au Réseau français des centres d’addictovigilance. Évaluation des risques liés à la pratique du SLAM

Publié le 14 avril 2017

Batisse et al., Thérapie, 2016

  • Titre traduit : Use of psychostimulants in a sexual context: Analysis of cases reported to the French network of Addictovigilance Centers
  • Auteurs : Batisse A, Peyrière H, Eiden C, Courné MA, Djezzar S; Réseau français des centres d’addictovigilance.
  • Résumé : Le « SLAM » est un phénomène émergeant en particulier chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), caractérisé par trois éléments : l’injection intraveineuse de substances psychostimulantes, dans un contexte de pratique sexuelle. La surveillance de ce phénomène est une des missions du Réseau d’addictovigilance qui a souhaité évaluer les risques liés à la pratique du « SLAM » et plus largement à l’usage de psychostimulants dans un contexte sexuel en France entre janvier 2008 et décembre 2013. Le réseau des CEIP-A a colligé 51 cas : exclusivement des hommes, d’âge moyen 40 ans, et majoritairement HSH. La prévalence du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) s’élève à 82 % (n = 32) avec une co-infection virus de l’hépatite C (VHC) [50 % des cas, n = 16]. Les substances psychostimulantes les plus rapportées sont les cathinones synthétiques (89,5 %), principalement dans un contexte de polyconsommation (62 %). Les principales complications retrouvées sont des troubles psychiatriques dans 50 % des cas (symptômes psychotiques, agitation, anxiété, idées suicidaires ou tentatives de suicide), des intoxications aiguës dans 25 % des cas (dont 3 décès), dépendance et abus dans 17 % des cas et des complications infectieuses (séroconversions virales) dans 8 % des cas. Les professionnels de santé ainsi que les usagers doivent être conscients de la toxicité physique (notamment cardiovasculaire) et psychique (psychose, syndrome de dépendance rapide) toxicité des cathinones. Il semble important de ne pas dissocier les réseaux de santé sexuelle et d’addictologie pour la réduction des risques.
  • Référence : Therapie. 2016 Oct;71(5):447-455. doi: 10.1016/j.therap.2016.04.003.
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