Évaluation du potentiel d’abus et de dépendance de la quétiapine (Xeroquel®)

Publié le 14 avril 2017

Peyrière et al., Thérapie, 2015

  • Titre traduit : Abuse Liability of Quetiapine (Xeroquel®)
  • Auteurs : Peyrière H, Diot C, Eiden C, Petit P; Réseau des Centres d’Addictovigilance.
  • Résumé : Objectif. Au cours des dernières années, plusieurs observations d’abus et/ou de mésusage de quétiapine ont été rapportées. Le but de cette revue est d’analyser les données recensées par le réseau français des Centres d’Addictovigilance, ainsi que les données cliniques disponibles dans la littérature internationale. Méthodes. Les données de pharmacoépidémiologie issues des études du Réseau Français des Centres d’Addictovigilance (notifications spontanées [NotS], ordonnances suspectes indicateur d’abus possible [OSIAP], observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur usage médicamenteux [OPPIDUM], décès en relation avec l’abus de médicament et de substances [DRAMES]) ont été analysées entre 2011 et 2014. Une recherche dans PubMed des cas d’abus et de dépendance avec la quétiapine a été effectuée en utilisant les termes MeSH « quetiapine », « substance abuse », « dependence » jusqu’en octobre 2014. Résultats. L’analyse de la littérature a permis de recenser 21 cas d’abus, principalement chez des hommes jeunes (85,7 %), avec des antécédents d’abus de substances (76 %). La voie principale d’administration était la voie orale mais d’autres voies sont également rapportées (intraveineuse, intranasale). Le principal motif d’abus est la recherche de sédation et d’un effet anxiolytique. Les autres caractéristiques de l’abus sont une exagération voire une simulation de symptômes psychotiques afin d’obtenir de la quétiapine ou une augmentation des posologies, ainsi que l’existence de noms de rue. L’analyse des données issues du réseau des Centres d’Addictovigilance rapporte quelques cas d’abus avec la quétiapine. Discussion – Conclusion. Le mécanisme pharmacologique de l’abus de quétiapine reste méconnu. Cependant plusieurs arguments sont en faveur d’un potentiel d’abus et de détournement de la quétiapine. Bien que la quétiapine soit commercialisée depuis peu en France, il y a eu quelques signaux isolés d’abus. Il semble donc important de sensibiliser les prescripteurs sur les risques d’abus de la quétiapine mais aussi de certains autres antipsychotiques.
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